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Un amour inhumain et autres histoires étranges de Edogawa Ranpo

𝗨𝗻 𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿 𝗶𝗻𝗵𝘂𝗺𝗮𝗶𝗻 et autres histoires étranges 𝗱’𝗘𝗱𝗼𝗴𝗮𝘄𝗮 𝗥𝗮𝗻𝗽𝗼, 192 pages, aux Éditions 1018, traduit du japonais par Miyako Slocombe. (1926 et 1955.)
Agréablement surprise ! Six nouvelles très vilaines écrites par celui qui est considéré comme le maître Japonais des mauvais genres, le précurseur du roman à énigme, le père de l’Ero-guro (érotique grotesque) des années 30. Accusé d’être antimilitariste, Edogawa Ranpo fut censuré. « L’abri antiaérien » conclut merveilleusement bien ce recueil par ce questionnement : L’être humain est-il antisocial ? N’est-il pas obsédé par la mort, dont le suicide ? Par la guerre ? N’est-il pas perdu dans ses propres fantasmes ? Chaque nouvelle séduit et surprend par ses situations grotesques, (Thème de la poupée, de l’amour passionné en temps de guerre… ), ses tabous, son étrangeté. La normalité est un concept effrayant de toute façons. L’imitation en est un autre. Les raisonnements à ce sujet sont brillants. (« Les Crimes étranges du docteur Mera »).
« C’était un amour inhumain, un amour qui n’appartient pas à ce monde. »
De l’amour fétichiste japonais. Il est difficile d’aimer ses semblables, de développer des relations saines avec un autre que soi, car il n’est pas aisé d’accorder sa confiance quand transpire la folie des imbéciles. Ce qui terrifie, c’est ce que l’on cache, c’est notre attirance pour de sombres penchants et notre profonde solitude. Edogawa Ranpo semble fasciné par les relations humaines déviantes.
Une leçon de vie dépressive et punitive intéressante qui remet l’être humain à sa misérable place. Profondément pervers dès la naissance, perverti par la société, il reste passionnant à mettre en scène et à interroger. J’ai beaucoup apprécié l’univers fantasmagorique et psychologique. J’ai moins apprécié le côté roman policier, roman à énigmes de certaines nouvelles.
Livre commandé à la librairie Le Phénix après avoir lu la chronique de Phillipapteam sur instagram.

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