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Le jardin de Hye-Yong Pyun

« Ogui ouvre lentement les yeux. Tout est blanchâtre autour de lui. Une lumière l’éblouit. Il ferme les yeux et les rouvre. Ça lui coûte un peu. Il est rassuré, il sent qu’il est en vie. Son éblouissement et la difficulté physique qu’il éprouve à remuer les paupières en sont la preuve.
Il regarde le plafond et voit des plaques de plâtre et des tubes fluorescents bien alignés, tous allumés. Il doit s’agir d’un hôpital, c’est le seul endroit qui nécessite autant de lumière. »Incipit
𝕃𝕖 𝕛𝕒𝕣𝕕𝕚𝕟 𝕕𝕖 ℍ𝕪𝕖-𝕐𝕠𝕦𝕟𝕘 ℙ𝕪𝕦𝕟, un thriller Coréen commandé en librairie.🇰🇷
🇰🇷 AVIS LECTURE 🇰🇷
« Comment la vie peut-elle changer du tout au tout aussi rapidement ? Comment peut-elle s’effondrer, se briser en mille morceaux et disparaître ainsi dans le néant ? »
Aux Éditions Payot & Rivages, traduit du Coréen par Lim Yeong-hee avec la collaboration de Lucie Modde. Un huis-clos comme je les aime, révélant par petites touches le caractère de personnages inquiétants. Au départ, un drame : Ogui, quarantenaire, se réveille à l’hôpital suite à un terrible accident de voiture qui a coûté la vie à son épouse. Nous voici dans le corps et dans la tête d’Ogui défiguré, paralysé, à la troisième personne du singulier. Dépendant de sa belle-mère et des soignants du jour au lendemain, il ne peut communiquer normalement, découvre sa différence. Plus de description clinique que de dialogue, peu d’action, le lecteur accompagne Ogui dans ses jours douloureux, dans sa solitude, son isolement, son impuissance. Il le suit au passé puis craint avec lui le présent. Entravé, supplicié, en empathie avec Ogui, il cligne de l’oeil, gémit, rampe. 😱😳😁😋 Le jardin fait écho à ses propres souvenirs, aux rêves brisés, à ce que l’on aimerait enterrer, oublier. Ce jardin autrefois si beau et si fleuri, c’était celui de la femme d’Ogui.
On réalise patiemment les drames de plusieures vies, sans effusion d’hémoglobine, sans force mais avec réalisme, conscient de l’humiliation, du chagrin, de la folie, de la culpabilité, de la honte tandis que la tension monte tout doucement jusqu’au coup de grâce. Subtil, tordu, clinique, glaçant, pas mal du tout ce huis-clos Coréen particulier. « Est-ce à ce point extraordinaire de revenir à la vie ? »
« La quarantaine semblait être la décennie de l’ajustement ou de l’échec. »

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