La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan
La vie, une expérimentation permanente ?
« La maison se dresse aux confins de la ville, en bordure d’un quartier appelé les »Peignes » où d’interminables immeubles sont alignés en rangs crénelés, telles des dents plus ou moins régulières. Séparés à la base par des cours de béton servant d’aires de jeux, les tours sont percées d’innombrables yeux. Là où elles n’ont pas encore poussé, s’étendent des ruines masquées par des palissades. Les enfants, d’ailleurs, s’intéressent bien plus aux décombres qui s’y cachent, refuge des rats et des chiens errants, qu’aux espaces aménagés pour eux. »Incipit.
Bonjour,
« Ne pas entrer, ne pas frapper. »
La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan est un grand roman, aux personnages inquiétants, vivant en groupes distincts dans un pensionnat très étrange.🧛♂️
953 pages divisées en trois livres et un épilogue, une mise en page superbe et originale, un livre de toute beauté des Éditions Toussaint Louverture. En librairie, ce roman aux allures de grimoire magique ne passe pas inaperçu !
Une première lecture en 2017, une mise en pause puis sa relecture ce mois d’Octobre. Je l’ai enfin terminé mais je suis sûre que je le relirai encore.
Dans un quartier appelé les « Peignes », en bordure d’une ville dont on ne connaît pas le nom, une maison accueille des enfants et adolescents particuliers, handicapés. La cohabitation n’est pas toujours évidente entre les différents groupes (récapitulatif des sobriquets des nombreux personnages en fin de roman).
« Il continuait à errer, portant son secret, sa fierté et ses doutes, et prenait garde de les taire avec d’infinies précautions. »
Entrer dans la maison, c’est enrichir notre propre vision du monde, la colorer et découvrir des gamins aux pouvoirs extraordinaires, sauvages, excentriques, drôles, atypiques, créatifs. C’est s’imprégner du monde et des règles des « faisans » , des « chiens » , des « rats » , des « oiseaux ». L’enfermement exacerbe les passions, conflits, différences et drames de la maison. Rêve ou réalité ? La maison cherche-t-elle à faire peur à ses lecteurs ? L’univers construit par Mariam Petrosyan est Impressionnant. Il regorge de détails qui font de notre lecture une expérience unique en son genre, très originale et dynamique.
A lire et à relire.
« Un sourire, mon petit, avait expliqué Élan, c’est ce qu’il y a de meilleur chez l’homme. Tu n’es pas vraiment un homme tant que tu ne sais pas sourire. »
crayon de couleuvre
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