Comme la chienne de Louise Chennevière
Fleurs séchées, « comme des fragments de toi. »
« Tu te tais. Depuis trop longtemps tu te tais. Dans la cohue des villes, dans le bruissement des siècles, dans la petite chambre, tu te tiens en silence. Alors que tu voudrais simplement : avoir le courage de dire les choses, telles. » Quatrième de couverture.
Prix littéraire de la vocation 2019.
« Je ne peux parler en mon nom car de nom, je n’en ai pas. Dire je serait déjà mentir, car ce je, noir sur blanc, sur cette page, dans ce livre, n’est pas mon lieu… »#incipit
Comme la chienne de Louise Chennevière aux Éditions P. O. L,
Coup de cœur d’une librairie indépendante. La quatrième de couverture, très minimaliste, tutoie intimement courage et silence. Une narration variée, je-tu-elle-vous, des chapitres courts, un premier roman audacieux comme une promesse, celle d’écrire pour les femmes; un espoir, celui de les réconcilier avec leur corps.
Le corps. Des femmes. Des chiennes. Les mots crus et justes, ressentis et pensées de ces femmes. Des mots comme des cicatrices cachées sous les vêtements. Se taire, ne rien laisser paraître. Bien se tenir à table tandis que la bête hurle à l’intérieur, terriblement vivante et sombre dans ce roman à plusieures voix féminines.
Une liberté de parole, une lecture physique.
Qu’attend-t-on d’une femme sinon qu’elle se soumette ? Comment trouver sa place dans ce monde ? S’aimer en tant que femme, est-ce possible ?
Une lecture en abîme qui secoue, entre pulsion de vie et de mort, qui questionne les normes et la violence imposée, subie.
Corps fantasmé. Corps prison. Corps squelette. Corps féminin. Corps violenté.
Ton corps, mon corps, une prison ? Vraiment?
Désir d’abandon. Désir féminin. Violent.
« La destinée de la femme est d’être comme la chienne, comme la louve : elle doit appartenir à tous ceux qui veulent d’elle. »#exergue
Sade, La philosophie dans le boudoir.
Comme la chienne de Louise Chennevière apprivoise notre désir de vivre et de prendre soin de nous même si ce n’est pas facile, même si c’est souvent troublant dans ces pages blessées. J’ai beaucoup aimé lire ce roman à fleur de peau.🍁☕
Comme la chienne, vraiment ?
« Les gouttes passent sur sa peau sans s’y arrêter. Les gouttes passent vraiment comme si elle n’était pas là, comme si rien de tout ça au fond n’existait, ni la pluie, ni la peau, ni leur contact troublant, physique. »
Aux Éditions P. O. L.
crayon de couleuvre
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