Par une nuit claire de Kim Yi-sak
« Par une nuit d’hiver, où le clair de lune traversait les ténèbres et se déversait sur la terre, les tambours annonçant la première veille résonnèrent depuis le Seoungwan, situé à l’intérieur du palais royal. » Incipit
𝗣𝗮𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗻𝘂𝗶𝘁 𝗰𝗹𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗞𝗶𝗺 𝗬𝗶-𝘀𝗮𝗸 🌝
Traduit du coréen par Lee Hyonhee et Isabelle Ribadeau Dumas
325 pages
Un polar historique coréen lu durant la pleine lune avec Kelly sur instagram grâce à la lecture commune proposée par la Librairie parisienne Le Phénix. Magique ! 🌝
Corée du Sud. XVième siècle à Hanseong, capitale régionale de l’époque, sous le règne du roi humaniste Sejong le Grand. À cette époque a été rédigé le premier livre de médecine légale censé rétablir justice et dignité pour les morts et leurs famille. D’entrée, le lecteur est immergé dans le travail d’inspection du corps à mains nues à la lueur de la pleine lune.
A-ran, sage-femme et légiste, le réalise sur une veuve sans famille. Un suicide, vraiment ? Le réalisme dédié aux corps morts est minutieusement décrit par une plume respectueuse non violente sentant bon l’armoise séchée. Elle invite à l’empathie, à la réflexion dans le calme malgré le froid de la mort, de l’hiver tout d’abord, malgré la solitude. Une douloureuse responsabilité.
Kim Yi-sak met en lumière les dysfonctionnements de l’époque, interroge les procédures, les lois en vigueur. Le lecteur découvre plusieurs personnages plus ou moins en marge, de classes sociales variées : La liste en fin de roman m’a souvent aidée j’avoue.
Parmi eux, le mystérieux Yoon-o au coeur de bambou, devenu proche d’A-ran. J’ai beaucoup aimé leurs aventures. Leurs rencontres sont toujours agréables à lire, souvent amusantes. La femme chamane est bien représentée, inspirante parmi d’autres figures féminines.
Les meurtres s’enchaînent, dévoilent injustices, secrets, coupables enfin, le lecteur n’est pas au bout de ses surprises. Le tout est baigné de traditions de l’époque, de jolis mots coréens traduits en bas de page pour plus d’immersion.
A-ran est discrète et courageuse. Si elle se déplace avec légèreté, elle porte un lourd secret qui ne demande qu’à s’alléger. Son évolution est inspirante et témoigne de qualités humaines certaines. Intéressant pour ses thématiques, le rôle des femmes à cette époque. Une chouette lecture commune pour réfléchir à un monde plus juste, plus beau, et à notre place dans celui-ci. Merci Kelly pour l’idée du découpage. C’était très sympa ! ^^. Envie de lire Le lecteur de cadavres d’Antonio Garrido, dont l’auteure a parlé lors de son entretien en Septembre sur la chaîne youtube K-Literature Talks. A priori pas de suite directe de prévue mais un autre roman dans lequel nous retrouverons des personnages…
crayon de couleuvre
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