Grande couronne de Salomé Kiner

« Pourquoi je n’ai pas su dire non. »

𝔾𝕣𝕒𝕟𝕕𝕖 𝕔𝕠𝕦𝕣𝕠𝕟𝕟𝕖 𝕕𝕖 𝕊𝕒𝕝𝕠𝕞é 𝕂𝕚𝕟𝕖𝕣
280 pages
Pemier roman
Grande couronne, années 90.

__Une bonne lecture ce premier roman en région parisienne dans les années 90, dont l’héroïne est une adolescente de quatorze ans désarmante, fluette, drôle avec ses expressions bien à elle, mais dont l’innocence est clairement menacée. Elle s’appelle Tennessy. Pour être acceptée dans une bande, elle doit s’habiller comme les autres filles. Il faut de l’argent. Grâce à sa camarade Nelly, elle devient un membre du réseau Magritte, de façon violente et soudaine ! Bein voyons, surtout te gène pas Miguel !!! Ce qu’elle subit est une agression sexuelle mais Tennessy ne réagit pas, ne se rebelle pas car elle a la tête ailleurs, des rêves plein les poches. Elle décrit les faits avec détachement, avec humour et détails.
Il en ressort un récit malaisant et très cru. J’ai eu mal au cœur pour elle, pour moi, pour nous, pour toutes les jeunes filles. J’avais aussi envie de la secouer et de lui dire « fais-toi respecter, respecte-toi bon sang ! »
Les premières fois, on les oublie pas. Première clope, premier « zguègue » puis le deuxième puis les suivants. Les faits sont graves. Elle n’a que quatorze ans, grande enfant plus vraiment protégée par les adultes, gérant comme elle peut ses pensées négatives, sa famille éclatée, la dépression de sa maman.

« Quelque part je crois qu’elle voulait disparaître, qu’elle ne voulait plus être mère, ni femme, ni être humain. Cette existence ne l’intéressait plus. »

Un récit d’apprentissage qui bouscule et agace, celui d’une adolescente martyr dont la couronne d’épines est bien trop grande et trop lourde déjà!

« Plus tard, j’allais apprendre à trier mes angoisses en trois types de pensées : les pensées objectivement négatives, les pensées exagérément négatives et les pensées paranoïaques. »