Le vent reprend ses tours de Sylvie Germain

« Là où le langage est en manque, en souffrance, il essaie d’ouvrir des brèches pour laisser aller et venir les mots, les faire respirer, bruire et remuer dans l’imagination, résonner dans la pensée. Les faire apprivoiser, et aimer… »
Grande joie de lire le dernier roman de Sylvie Germain, Le vent reprend ses tours.
Depuis la lecture de Jour de colère et Nuit d’ambre, il y a quelques années, il me tient à cœur de découvrir son étonnante bibliographie. J’aime les romans de cette autrice, son obsession des mots, du langage, sa poésie, elle sait me toucher, m’apaiser, murmurer à mon âme et même m’amuser par sa créativité. Une grande Autrice Française, une musicienne.
« Jouer, faire se mouvoir les choses, bouger le monde, remuer le temps, concevoir du nouveau, jongler avec les mots, les idées, les images et les sons, voilà ce qui importe ! S’exclamait-il. Tout le reste est vanité. »

Un roman qui touchera ceux qui sont confrontés de près ou de loin aux troubles du langage, à une sensibilité particulière et un vif intérêt pour les mots, ceux qu’on invente aussi, ceux qu’on tait; à la solitude, à la difficulté de dire et de ressentir, à la culpabilité, à la disparition, à la difficulté de gérer certaines émotions, avec en toile de fond les thèmes de la Shoah, des secrets, de l’espoir né de certaines rencontres, ici entre Gavril le saltimbanque, « joueur de sons et de mots » et « échassier aux yeux roux » et le jeune Nathan. Le destin les a réunis dans ce roman riche de sensations, ludique, sonore, émouvant, sans cesse en mouvement. Sylvie Germain a le chic pour rappeler le pouvoir guérisseur des mots, l’importance du langage mais aussi des prises de conscience. Pour cela, un grand merci à elle.
Et merci à ma maman pour ce cadeau, aussitôt reçu, aussitôt lu. ❤️
À lire et à relire.
Belle fin de journée.
P. S: J’aime aussi l’écouter en interview.