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La ballade de l’impossible de Haruki Murakami

« J’avais trente-sept ans, et je me trouvais à bord d’un boeing 747. L’ énorme appareil descendait à travers de gros nuages chargés de pluie, et s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Hambourg. La pluie froide de novembre obscurcissait la terre, et tout, absolument tout, du personnel technique revêtu de cirés aux drapeaux qui flottaient mollement sur le bâtiment de l’aéroport, en passant par les panneaux publicitaires pour BMW, baignait dans la mélancolie caractéristique des peintures flamandes. Une fois encore, j’étais de retour en Allemagne… » #incipit

𝔸𝕧𝕚𝕤 𝕝𝕖𝕔𝕥𝕦𝕣𝕖
« Je suis atteinte beaucoup plus profondément que tu ne le crois. Je suis perdue dans l’obscurité et le froid… » Naoko
J’ai lu 𝕃𝕒 𝕓𝕒𝕝𝕝𝕒𝕕𝕖 𝕕𝕖 𝕝’𝕚𝕞𝕡𝕠𝕤𝕤𝕚𝕓𝕝𝕖 𝕕𝕖 ℍ𝕒𝕣𝕦𝕜𝕚 𝕄𝕦𝕣𝕒𝕜𝕒𝕞𝕚, traduit du Japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle.
Destination Tokyo, fin des années 60, sur fond de révoltes étudiantes. Watanabe aime lire et écouter de la musique. Hanté par le suicide de son meilleur ami, il se rapproche de la belle Naoko, jeune fille étrange, elle-même petite amie du défunt.
L’histoire inquiétante d’un mystérieux puit invisible dans lequel certains tombent et ne reviennent jamais accentue l’atmosphère mortifère du roman. S’entremêlent l’angoisse de la chute accidentelle, la peur de tomber et de mourir sans secours, oublié de tous. Terrifiant. Haruki Murakami écrit si bien ce que ressent une personne brisée et prisonnière de ses pensées, sa solitude dans cette chute éternelle, sa disparition intérieure et son inhibition. Des thèmes douloureux mais une promesse réconfortante, celle de Watanabe à Naoko : « Je ne t’oublierai jamais. Il m’est impossible de t’oublier. »
La vie à vingt ans : Un abîme ? Une tragédie ? Une vie à mettre en mots…
« C’est quand on ne peut plus le faire que cela devient dangereux. Alors les émotions s’entassent à l’intérieur du corps et se durcissent. Toutes sortes de sentiments se figent et meurent, à l’intérieur du corps. Et c’est terrible. »
Ce roman d’apprentissage enveloppe plusieures voix de femmes, toutes blessées à leur manière, leurs désirs contrariés.
Une ballade au clair de lune esthétique, sensuelle, tragique et délicate à la recherche des souvenirs, des silences et contre l’oubli. Le cœur, lui, se souvient de tout. Tout ! Il n’oublie jamais ses élans, ses désirs et ses soupirs.
Mon premier Murakami. 𝔻𝕒𝕟𝕤 𝕝’𝕖𝕟𝕤𝕖𝕞𝕓𝕝𝕖 𝕦𝕟𝕖 𝕓𝕠𝕟𝕟𝕖 𝕝𝕖𝕔𝕥𝕦𝕣𝕖, 𝕦𝕟𝕖 𝕓𝕖𝕝𝕝𝕖 𝕕é𝕔𝕠𝕦𝕧𝕖𝕣𝕥𝕖. J’aimerais en lire un autre, peut-être Kafka sur le rivage ?

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