Les oiseaux morts de l’Amérique de Christian Garcin
« Attention les yeux ! prévint Hoyt Stapleton.
Les sauterelles s’envolèrent dans un bruissement d’ailes effrayé. Il pissa dans les fourrés. » page 9.
Des étoiles dans les yeux, des sauterelles et des mulots.
A Las Vegas, « royaume du factice, du vide et du désespoir monnayé », existent des hommes vivants dans les collecteurs d’eaux pluviales. Anciens marines ou militaires « bouffis de trouille », ils s’entraident et se respectent.
Hoyt Stapleton est de ceux dont la parole est rare avec Steven Myers et McMulligan. Le vieil homme préfère observer la fée aux cheveux roux et robe bleue, prendre des notes, lire et voyager dans ses souvenirs. Avec lui, nous retournons dans les années 50, dans la maison de son enfance.
« La vérité des êtres et des choses, et notamment la sienne, pour peu qu’il eût été capable de la définir, lui avait toujours semblé se situer ailleurs que dans ce qu’il pourrait jamais livrer à l’extérieur. La véritable nature du monde residait dans l’invisible, pensait-il confusément, là où sont les sentiments, les émotions et la compréhension muette des choses. »
Réflexions et théories se mêlent à d’étranges coïncidences reliant passé et présent de la vie de Hoyt Stapleton. Voyages temporels, poésie et astrophysique au programme pour ce drôle d’oiseau de l’Amérique, de quoi égayer la vie dans les tunnels dangereux.
Un roman empreint de « douce et douloureuse nostalgie », agréable à lire, mystérieux, mais aussi lucide de par son regard sur la société.
Notre passé, un refuge ? Le temps existe-t-il ? Qu’avons-nous vécu ? Dans quel passé voyage-t-on ? Une très bonne lecture. 🤗
crayon de couleuvre
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