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Notes sur l’art de se vaincre de Guillaume Bunel

« Awa Kenzo longe le jardin sec. Le maitre de kyudo va périr cette nuit. Glissant parmi les ombres, il traverse la cour ; son reflet couvre l’eau qui reflète la lune. Il ôte ses sandales, les pose sur le seuil. Il gagne l’aire de tir, se positionne en écartant les pieds. Ses yeux dévient de soubressauts, des efforts dispersés s’insinuent dans ses muscles. Ses mains rejouent l’exacte liturgie ; les crissements des grillons lancèrent le silence. Les bruits et les visions surgissent et se dissolvent, l’univers siffle à travers ses narines…  » I. La Voie de l’Arc. Page 7.

𝙌𝙪𝙤𝙩𝙞𝙙𝙞𝙚 𝙢𝙤𝙧𝙞𝙤𝙧
Bonjour les âmes,
Sommes-nous, comme ces petites fourmis piégées dans leur moulin, condamnées à mourir d’épuisement et d’aveuglement ? Certainement si nous ne nous exerçons pas à la méditation, à la pensée zen afin d’apaiser notre âme affolée. Ce livre délivre des secrets, des exemples de méditations pour se vaincre soi-même, des visualisations pour se connaître soi-même, pour observer la réalité de notre propre corps et ce qu’il pourrait endurer. Le plus fascinant, révélé dès le début, est l’idée de mort de l’ego, à travers différentes pratiques, comme celle du kyudo, un art martial japonais issu du tir à l’arc guerrier. ; ou bien comme le sage s’humiliant, le sadhu s’exerçant à disparaître, ne se nourrissant plus que de déchets à même le sol. Il faut le tuer cet ego, chaque jour s’il le faut ! Le balancer dans le vide !! S’humilier, s’agenouiller, se briser : « Pure liberté »? Passionnant, inspirant.
Le lecteur peut piocher sa curiosité, sa libération, ici et là, peu importe, pas de récit chronologique ici. Il y trouvera un support intéressant, sources à l’appui. Je suis impressionnée par l’ascèse des sages, des moines, par ce qu’ils suscitent en chacun de nous. Les souffrances qu’ils infligent à leur corps sont terrifiantes et pourtant libératrices. J’observe celles infligées à mon propre corps, les visualise, les cache, les aime ou les méprise. Voir mon corps mort puis observer ce qui va lui arriver me laisse de marbre. Je n’ai jamais eu d’angoisse par rapport à ça. La pourriture est partout dans la nature, je fais partie de cette nature cyclique, d’autant plus que je suis une femme.
Une lecture intéressante et méditative, un petit livre à cajoler tant il détient de secrets, de profondeur. Ravie de mon achat. Cent trente-deux pages, aux Editions Dynastes, maison d’édition indépendante parisienne publiant des romans de confection entièrement artisanale, dont des premiers romans. 😍👍

« De soudains appétits, d’inextinguibles soifs fondaient continuellement sur lui. Il les voyait jaillir sans prévenir, étinceler comme d’étranges météores, puis se noyer dans les ténèbres. Il voyait les désirs rôder autour de lui. »*

Bienvenue sur mon site. Mes lectures: Emprûnts de bibliothèque, achats en librairies indépendantes, brocantes... Partages hebdomadaires Retrouvez-moi aussi sur instagram crayondecouleuvre@gmail.com

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