PAL/Librairie,  Une bonne lecture !

Le jour du chien noir de Song Si-Woo

« Poussé par une timidité maladive, Jeon Hak-soo tua Ra Sang-pyo.
Tout simplement parce que son épaule avait rencontré celle de son voisin dans l’escalier étroit de l’immeuble.
La chaleur, excessive pour un mois de mai, durait depuis quelques jours déjà…. »
Début du prologue.

« Le chien noir est toujours sur les pas de son maître. Imposssible de le chasser ni de le faire disparaître, on ne peut qu’essayer de le tenir en laisse. »
𝕃𝕖 𝕛𝕠𝕦𝕣 𝕕𝕦 𝕔𝕙𝕚𝕖𝕟 𝕟𝕠𝕚𝕣 𝕕𝕖 𝕊𝕠𝕟𝕘 𝕊𝕚-𝕎𝕠𝕠, traduit du Coréen par Lee Hyonhee et Isabelle Ribadeau Dumas.
Un polar social complexe au coeur de la dépression et du suicide en Corée tout en suivant deux enquêtes menant à un groupe d’entraide pour dépressifs. Si ces thématiques principales vous touchent de près ou de loin, vous révoltent ou vous interrogent, ce roman pourrait vous plaire car il regorge d’informations et de questionnements. Il a le mérite de lever le voile sur ces sujets tabous et d’ébranler nos certitudes.
Le chien noir, c’est la dépression dans nos sociétés modernes.
Vous rencontrerez un avocat stagiaire, un professeur de médecine, une psychiatre, un commandant de la brigade criminelle de Suwon, le président d’une association contre les antidépresseurs, des êtres brisés….(Différents noms Coréens à retenir.)
Comment apprivoise-t-on le chien noir au pays du matin calme où le taux de suicide est le plus élevé de l’OCDE ? Peut-on s’en libérer ? Est-ce héréditaire ? Comment guérir et sortir de son isolement ? Les antidépresseurs sont-ils dangereux ? Quel est le profil psychologique du dépressif ? L’âme est-elle abîmée si l’on prend des antidépresseurs?
Intéressant et complexe, Le jour du chien noir s’appuie sur des faits divers, sur le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et les travers de la société Coréenne : Compétition, haine des minorités, des homosexuels, misogynie, responsabilité individuelle et sentiment de honte, d’échec… Depuis les années 70, la réussite sociale est une obsession et pourtant, le sentiment de vacuité est terrible. Les différentes formes de suicide sont développées ici. Un roman enrichissant, bien documenté, se révèlant machiavélique. Une suite de prévue ? La fin le laisse penser. Un bon polar dans l’ensemble. J’en ressors le coeur lourd.
Song Si-Woo travaille à la commission nationale des droits humains à Séoul.

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