J'ai lu,  Prêts de bibliothèque

Terre des affranchis de Liliana Lazar

J’étais heureuse de voir un roman alliant magie de l’écriture et histoire de la Roumanie à la bibliothèque.

Quatrième de couverture:
Victor ouvrit un cahier et prit sa plume. Sa main tremblait au moment d’écrire le premier mot du texte qu’il découvrait. D’un geste méthodique et lent, il traça de grosses lettres capitales sur la feuille.
Le manuscrit dactylographié en roumain que Victor Luca s’apprête à recopier est un livre interdit car, en cette année 1972, Ceausescu est au pouvoir et les temps sont à la répression.
Pourquoi Victor écrit-il ? Pour oublier l’odeur de la mandragore qui émane parfois des corps sans vie de jeunes filles ? Pour combler le vide des jours de solitude et d’enfermement ? En attendant la nuit et ses promesses d’évasion vers la forêt, immense et mystérieuse, toute proche ?
Peut-être pour trouver la paix, qui tarde à venir.

Mon avis:
.Gare au moroïs !
Un roman qui m’a plongée dans la Moldavie Roumaine, à Slobozia durant les années Années 70 et 80. Un début inquiétant au coeur de la grande forêt Moldave, superbe entrée dans l’histoire. Une forêt hantée par les âmes égarées, dont le lac, appelé « La fosse aux lions », est à craindre d’après les anciens du village, magique pour les jeunes habitants, un asile pour les ermites. J’aime ces lieux naturels sombres, brumeux auréolés de mystères et de légendes. Mais ne rêvons pas trop longtemps car la réalité va bientôt refaire surface et nous faire trembler ! 🌲
On suit principalement Victor Luca, « boeuf muet » impulsif et sauvage tandis que la résistance s’organise pendant la dictature de Ceausescu, dans le secret du lecteur jusqu’à un certain évènement. L’église prend alors des risques, son destin lié à celui de l’homme maudit. C’est sombre, bien écrit et se lit rapidement. Une bonne lecture dont je n’avais pas envie de sortir, à la fois magique et tragique.
📖 « Pour les villageois, Slobozia symbolisait le monde civilisé, c’est à dire l’espace ordonné et christianisé. La forêt, en revanche, était le lieu du sauvage, de l’animalité et des forces païennes. Le cimetière marquait la séparation entre ces deux dimensions : Le raisonnable et l’instinctif, le sacré et le magique, la vie et la mort. »
Un premier roman de Liliana Lazar, une enfant du pays née en 1972, aux Éditions Gaïa. Une bonne lecture de la Roumanie et de ses habitants. Il ne me reste plus qu’à le rendre à la bibliothèque. Son deuxième roman, Enfants du diable, parle des orphelinats en Roumanie dans les années 80. Si je tombe dessus, je le lirai avec plaisir.

Aux Editions Gaïa,208 pages.

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