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Isidore et les autres de Camille Bordas

« Il y avait une tâche d’un marron plus foncé sur notre canapé en velours marron clair. Quand je balayais de la main, elle s’estompait. Si je plissais les yeux, je pouvais même oublier qu’elle était là, mais il suffisait que je la balaye dans l’autre sens pour la voir réapparaître, encore plus foncée que dans les souvenirs, comme si je venais de la nourrir.
Chacun avait son explication sur l’origine de la tache. Simone disait que c’était moi qui avait pissé sur la canapé quand j’étais tout petit, après m’être échappé du carcan de serviettes dans lequel notre mère nous enveloppait après le bain. T’as foncé sur le canapé, tu t’es mis debout là sur l’accoudoir, t’as attrapé ton micro zob et visé pile le milieu du coussin, racontait Simone.Je m’en souviens, et Jérémie et Aurore aussi t’ont vu faire. On a jamais compris ce qui t’avait poussé à faire ça, Dory. T’étais déterminé… « Incipit.
Isidore Marzal, 11 ans et demi, raconte.
Ce môme !! Sa gentillesse, son naturel, son imagination débordante, ses questions sans filtre, son besoin de comprendre le monde qui l’entoure, sa capacité à créer le lien avec les différents membres de sa famille et son amie Denise, à observer ! Il est fantastique ce petit bonhomme !
Ses frères et sœurs sont brillants dans leurs études universitaires, très intelligents mais tellement atypiques pour le jeune garçon.
« J’étais le dernier des six et je ne voulais pas qu’on m’attribue les bizarreries des autres. Je voulais être unique. Moi-même. Différent. En même temps je n’avais pas trop le choix (j’étais moins beau et moins intelligent que les autres). Mais je n’avais pas non plus d’idée précise de ce que je devais être. »
Ce qui intéresse ici, c’est leur vision non conformiste du monde, des autres; leurs idées, leurs difficultés aussi, leur logique. Qu’ont-ils à apprendre au jeune Isidore ?
Un regard tantôt mélancolique, tantôt tendre et souriant sur ce qui nous différencie et bouscule les codes familiaux, sociaux; sur ce qui nous préoccupe un jour ou l’autre comme le bonheur, la liberté, la mort…
La plume de Camille permet une distance suffisante pour appréhender ces questions sans être submergé par les émotions des personnages, laissant alors une certaine liberté au lecteur. Ça allège la lecture et c’est pour cela que j’ai beaucoup apprécié ce roman.
Dans la famille Marzal, on fait silence. Face à la tragédie, chacun réagit différemment. Certains se réfugient dans leur bulle, dans les études; d’autres ont besoin d’exprimer leur émotions et de se tourner vers les autres. Comment grandir avec originalité au sein d’une famille particulière ?🎉
Intelligent car sans rejet ni jugement, décalé, Isidore et les autres de Camille Bordas est un petit bijou très agréable à lire, tellement rafraîchissant !
J’ai adoré ! A découvrir ! 🤗

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