A l’aube de Philippe Djian

Une prose non académique, expérimentale : Celle de Philippe Djian.
Attention, sentiers non balisés : Art de l’omission en jupe courte, ellipses temporelles et talons hauts, absence de ponctuation, sont quelques unes des particularités de cet auteur attachant. Le lecteur est donc prévenu.
Troublante escale dans la Banlieue de la côte Est des Etats-Unis. Joan, son frère Marlon et Moss, le chien, cohabitent dans la maison de leurs parents partis les pieds devant. Très vite, un homme les contacte afin de fouiller le sous-sol de la baraque. Ça démarre comme un roman policier. Mais…Philippe Djian explore les genres, les casse pour « aller vers autre chose ». Ses personnages donnent matière à réfléchir et à ressentir en dehors des codes imposés par la norme dominante. C’est subversif, sexy, noir. (Violence, prostitution, argent, mensonges, handicap…).

« Il comprend mieux les personnages de papier que, tu vois, les gens comme toi et moi, les habitants de ce monde, le nôtre, quoi. Qui n’est pas vraiment le sien. »

Lire Philippe Djian, c’est ressentir un sentiment de liberté dans l’écriture alors que les personnages sont enfermés dans leurs travers, leurs drames. Le final m’a achevée, sans possibilité de faire appel.

« Je suis toujours attiré par les gens un peu bizarres. Mais il ne faut pas qu’ils soient complètement fous, parce qu’après je ne peux pas communiquer avec eux… Ce sont des gens bizarres, mais que j’aime quand même, qui ne sont pas mainstream. » P. Djian.

Ecouter Philippe Djian lire le début du roman accompagné par un guitariste : (à 30’40)
https://www.franceinter.fr/emissions/le-grand-atelier/le-grand-atelier-18-mars-2018

Un roman très attendu aux Éditions Flammarion. Vivement le prochain roman.😊🌲🍀🐍