Frères soleil de Cécilia Castelli
« Se souvenir des fougères. Des routes étroites et courbées. Du mal des transports les premières fois où l’on sillonne les terres arides du pays. Se souvenir de la main posée contre la vitre, de l’autoradio allumé. D’une chanson démodée. Vieillie. D’un air que l’on n’entend plus. Se souvenir des mèches de cheveux, des regards heureux. Presque une insouciance. Là-bas. Et puis, se souvenir d’elle. La Méditerranée.. » Incipit.
𝔽𝕣è𝕣𝕖𝕤 𝕤𝕠𝕝𝕖𝕚𝕝 𝕕𝕖 ℂé𝕔𝕚𝕝𝕚𝕒 ℂ𝕒𝕤𝕥𝕖𝕝𝕝𝕚 aux Éditions Le passage. Freda, je vous remercie pour votre confiance. J’avais adoré Mollusque, son premier roman paru aux Éditions Le serpent à plumes.
Elle cherchera ainsi à se débarrasser sur le sable de l’étrange mélancolie qui lui ceint si souvent la gorge, qui l’empêche parfois de reprendre son souffle. »
Les frères soleil ? Ce sont Christophe, Baptiste et Rémi en terre Corse, cousins réunis les étés avec, dans leur sac à dos, leur jeunesse insolente, leur apprentissage de la vie, de la cruauté, les secrets partagés, dont ceux des adultes (Gabrielle, Martine…), puis les leurs lorsque devenus jeunes adultes.
Témoin discret de ces vies ? Le maquis, impénétrable. On découvre une nature sauvage et indomptable décrite avec soin, une merveilleuse femme sorcière ayant le don de la prière du nom de Maria, des rumeurs malfaisantes, les superstitions des insulaires, des forces et des faiblesses, les traditions.
« Elle trimballait derrière elle les échos des mauvaises voix, les murmures insolents, toutes les paroles qui séparent et isolent. »
Tremblent les pages lorsque la femme Corse est en colère !
Des êtres sont nés différents, à part. Simon, Patricia la « stregha bianca », Rémi … Ils méritent de vivre autant que les autres, qu’ils soient poisson ou humain. J’ai beaucoup aimé ces passages du roman, les leçons de vie parsemées ici et là avec justesse et bienveillance.
La mélancolie ? Balayée par le soleil, les rires des enfants, la mer, les mots et les bras ouverts pour un temps.
Une belle surprise teintée de noirceur, d’expressions locales, le tout servi par une plume sachant taquiner souvenirs et émotions variés avec beaucoup de naturel, réchauffant l’âme, le coeur.
C’est le deuxième roman de Cécilia Castelli que je lis. Je vous invite chaleureusement à le découvrir.
C’est l’amour et la connaissance de la Corse qui transpirent dans ces pages fières, rebelles, inquiétantes, nostalgiques et même dangereuses. L’amour de la vie ? C’est certain, la plume vivante de l’autrice s’épanouit ici. Le réalisme teinté de poésie est un régal, j’ai adoré, une autrice à suivre, à découvrir. 🖤
crayon de couleuvre
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