Les billes du pachinko d’Elisa Shua Dusapin
Lundi, la vérité bien refermée sur lit de pétales.
« Ces poupées sont des kokeshi. Autrefois, on les fabriquait en mémoire des bébés que l’on ne pouvait pas nourrir et qu’on tuait avant qu’ils ne grandissent. »
On l’enterre.
J’ai terminé ce court roman la semaine passée, une lecture comme un souffle discret, fragile et intime entre une trentenaire, ses grands-parents émigrés de Corée au Japon à cause de la guerre civile, une jeune Japonaise et sa maman. Des scènes de vie, observations et quelques dialogues alternent dans ce roman très sobre, entre souffrance discrète et contenue, interrogations, prises de conscience, difficultés pour se comprendre entre générations et cultures différentes. Je retiendrai surtout l’affection entre la jeune Mieko et Claire, le respect entre les personnages et le traumatisme : Comment ne pas trembler lorsqu’on lit que certains Coréens se sont trancher la langue car interdits de s’exprimer…Se taire ? Oublier ? Enterrer son malheur et planter des fleurs ?
J’ai aimé l’ambiance minimaliste de ce court roman, zen construction du quotidien, l’horreur en mémoire. Mine de rien il m’a touchée, informée.
J’ai envie de découvrir le premier roman d’Elisa Shua Dusapin, en Corée.
crayon de couleuvre
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