Kyoto de Yasunari Kawabata

« Quel silence ! On dirait à peine de la neige. Vraiment légère, légère… . »

Cent-quatre-vingt-douze pages. Littérature Japonaise asiatique.

D’une tristesse raffinée. La nature tient une place de choix dans le cœur de l’auteur. A chaque saison ses fleurs et les ombres qui les recouvrent. Poétique. Des balbutiements du Printemps aux tristesses infinies de l’Hiver.

🇯🇵 Un petit bijou de la littérature Japonaise des années soixante, à la rencontre du Japon traditionnel et moderne, dans le Kyôto de l’après-guerre. Lire d’abord la correspondance de Kawabata et Mishima m’a encouragée à le découvrir.

🇯🇵 Un premier chapitre imprégné de délicatesse, celle de Chieko, une jeune femme âgée de vingt ans. Elle s’émeut de la douceur d’une journée printanière, s’abîme dans la contemplation. Il n’est pas encore temps pour son cœur de se troubler.

🇯🇵 La plume descriptive s’attarde sur une lanterne chrétienne au pied d’un vieil érable, dessine une pluie de pétales de fleurs ensorcelante. La beauté murmure dans les cerisiers pleureurs, ceux de Kyôto. Plusieurs tableaux se succèdent, d’un sanctuaire à une maison de thé, à un monastère, dans le magasin de tissus des parents de Kieko. Les « Kyôzome » sont des étoffes teintes spécialement à Kyôto.
🇯🇵 Une modeste inquiétude s’immisce cependant dans le récit. De quoi Chieko a-t-elle peur ? Pourquoi son père s’absente-t-il et se réfugie-t-il dans un monastère ?
« Maman ! » appela Chieko à travers la cloison. Dans cette voix, que de pensées enfouies !  » De larmes retenues, de bouleversements. Très belle scène de consolation pendant l’orage vers la fin du roman.
🇯🇵 Les lieux cités sont minutieusement décrits. Il en ressort une lecture apaisante pour l’âme, invitant à la prière ou tout simplement à la contempler dans les détails du quotidien : Dans la vapeur d’une tasse de thé, dans les vibrations des cloches d’un monastère, dans les rituels, dans le geste du tisserand, l’élégance des kimonos, le chant des grillons, le son d’un koto.
J’en ressors comblée de douceur, de nostalgie, de beauté, de mélancolie, de couleurs, de caresses nées de cette plume merveilleuse au fil des saisons.